Le plan de licenciement mis en place par le Casino du Liban ne fait pas l’unanimité dans le pays. Les 191 licenciements effectués font l’objet actuellement d’une contestation généralisée. Cette mesure fait l’objet d’une manifestation qui mobilise un grand nombre de personnes et de partis politiques. Cette pression exercée sur le conseil d’administration du casino a pour but de le faire plier afin qu’il annule cette décision. D’ailleurs, deux des douze membres de ce conseil d’administration ont posé leur démission, preuve de leur désaccord avec cette mesure de licenciement.
Une manifestation qui prend de l’ampleur
Les syndicats des employés sont bien décidés à mener jusqu’au bout leur action de protestation. Ils ont ainsi bloqué l’accès à l’établissement de jeu du Liban. Cette manifestation intervient après la décision annoncée mardi concernant le licenciement de 191 salariés du casino. D’ailleurs, deux membres du conseil d’administration, Georges Nakhlé et Hicham Nasser, ont annoncé leur démission pour en signe de protestation contre cette décision.
Des partis politiques sont également venus grossir les rangs des grévistes à savoir les Kataëb, les Forces libanaises, le CPL et le parti Amal. L’homme politique libanais Farid Haïkal el-Khazen et ses partisans ont également participé à la manifestation. Des centaines de personnes sont donc venues soutenir les syndicats qui ont installé des tentes devant l’établissement. Ils attendent ainsi que la direction du casino annule sa décision.
Cette direction, de son côté, a affirmé sa fermeté et semble vouloir continuer et appliquer son plan de restructuration. Pour apaiser les tensions et trouver la solution adéquate, le ministre du Travail Sejaan Azzi a proposé aux deux parties une médiation. Les syndicats et la direction du casino ont décliné cette proposition faite par le ministre en personne.
Le Casino du Liban exprime la nécessité de restructurer son activité et de réinventer son modèle économique. Sa politique de gouvernance est également mise en cause par quelques députés tels que le député Simon Abi Ramia et le député Georges Adwan. L’actionnaire majoritaire dans l’établissement est la banque centrale et c’est cette dernière, par le biais de sa filiale Intra, qui envisage la réforme de l’établissement.
La décision est légitime, mais c’est sa mise en œuvre qui pose problème. Cette restructuration inclut la suppression de 191 employés non productifs dont 50 peuvent cependant faire l’objet d’un reclassement. Ce plan de licenciement mis en place un peu précipitamment contribue à réduire les coûts. D’un autre côté, le Casino du Liban a un engagement envers le groupe Abela (société de sous-traitance) dans lequel est stipulée l’embauche des employés de cette société.
Les raisons qui poussent l’établissement à réorganiser ses activités sont les suivantes. Le casino a le monopole des jeux d’argent dans le pays jusqu’en 2025. Cet avantage lui coûte environ 40 % de ses revenus annuels qu’il verse à l’État sans oublier l’impôt de 15 % prélevé sur les bénéfices. Ce prélèvement fait par l’État s’élèvera à 50 % en 2017, un taux qui va faire perdre de l’argent au casino. Ce dernier doit donc développer ses activités en se focalisant sur l’essentiel.
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