Facebook a décidé de bannir de sa plateforme marketing toute publicité pour les sites de poker et de casino en ligne, voire plus largement pour tous les sites ou logiciels de jeux d’argent en ligne.
Bien sûr ce n’est pas cela qui déstabilisera les marchés de la toile, mais il est étonnant de constater que le premier site social du monde adopte une attitude aussi tranchée envers une industrie en plein éclosion.
En revanche Facebook autorise et parfois encourage les utilisateurs à acheter autant de jetons d’argent virtuel (contre de vrais dollars bien sûr) et les sites qui proposent d’acquérir des millions en monnaie de singe fleurissent aux quatre coins du net (eBay n’autorise plus ces ventes mais d’autres ont pris le relai).
Encore plus étonnant, on peut voir sur Facebook une publicité pour un site qui permet de «créer votre propre cercle de poker, d’organiser vos parties de poker à la maison en un clic».
Politique de prudence ou logique commerciale?
Alors si on peut comprendre que Facebook, un site multinational qui a mieux à faire que se débattre dans les législations contradictoires de chaque pays et qui peut se passer de ces revenus, abandonnent les publicités pour les sites de jeux en ligne, on peut se demander si cette position n’est pas avant tout purement commerciale.
L’élément déclencheur de cette interdiction a été la découverte par un spécialiste des moteurs de recherche que les utilisateurs mineurs de Facebook pouvaient accéder à des contenus classés X via le nouveau moteur de recherche de MSN nommé «Bing». Ce problème s’ajoutait aux nombreuses critiques décriant Facebook pour fournir plus d’informations à Bing qu’à Google, un fait confirmé par une enquête du journal d’investigation Washington Post.
La réponse de Facebook est donc de bloquer tous les contenus réservés aux adultes, y compris les publicités pour les jeux en ligne comme le stipulent les règles du site: «Les publicités ne peuvent pas contenir ou promouvoir les activités ou matériaux suivants: (…) Jeux de hasard, tels que casinos en ligne, paris sportifs, bingo ou poker (liste non-exhaustive) sans l’autorisation de Facebook».
Le poker online traité comme les drogues et les sites X
Doit-on vraiment s’étonner que Facebook range le poker online dans la catégorie des «contenus interdits» aux côtés des «armes à feu, (…), arnaques, activités illégales et/ou concours illégaux, (…)» ou autres «sites de rencontres pour adultes avec emphase sexuelle, (…) vidéos ou autres produits pour adultes, (…) discours incitant à la haine»?
Pas vraiment bien sûr au vu de la législation actuelle, mais tout de même on peut s’interroger sur une politique qui interdit d’un côté la publicité pour des sites de jeux en ligne extérieurs et autorise de l’autre ses utilisateurs à dépenser de l’argent pour acheter du play money spécifiquement pour l’application poker de Facebook. D’autant que Zynga Poker est autorisée aux joueurs «de 13 ans ou plus».
Drôle de façon de « protéger » les mineurs du grand démon du poker.
Le site Facebook avait fait l’objet d’une évaluation controversée à la hauteur de $15 milliards. En octobre 2007, Microsoft avait racheté 1,6% des actions de Facebook pour $240 Millons alors que la valeur du site était évaluée à $10 milliards. Il y a six mois, le site n’était plus valorisé qu’à $3,7 milliards selon certains experts financiers.
L’équité gardera t-elle le dessus sur le potentiel marketing ? A suivre
Laisser un commentaire