La Française des jeux (FDJ) étudie un éventuel rachat de Camelot, l’exploitant de la loterie britannique, la National Lottery. Elle a jusqu’aux premier mois de 2010 pour déposer une offre. Richard Branson et son groupe Virgin, est aussi candidat, ainsi que la loterie indienne Sugal & Damani et la loterie italienne Lottomatica, numéro un en Europe devant la Française des jeux…
La perspective de la libéralisation du marché des jeux et paris sportifs sur Internet en France, attendue au printemps prochain, fait bouger les lignes. Les deux opérateurs historiques, PMU et FDJ, se préparent à la concurrence. Et c’est l’opérateur de paris hippiques qui, le premier, a fait mouvement en concluant, mi-novembre dernier, un partenariat exclusif de cinq ans avec l’irlandais Paddy Power. Parmi les principaux acteurs sur le marché britannique, ce dernier mettra son savoir-faire technique dans les paris à côte à la disposition du PMU, qui maîtrise, lui, le pari mutuel et vise la tête du secteur des paris sportifs en France.
La problématique de la Française des Jeux est différente. L’opérateur de loteries organise déjà des paris sportifs, mais encore il en conservera le monopole en France hors Internet. En se portant candidat au rachat du groupe anglais Camelot, la FDJ entend se tenir prête à un mouvement de concentration dans les loteries européennes. Camelot est en effet l’un de ses partenaires dans l’Euro Millions. Elle anticipe ensuite, et sans doute Bercy avec elle, sa privatisation annoncée. Enfin, dans cette affaire, où elle concourt face au très médiatique milliardaire britannique Richard Branson, la FDJ veut surtout faire valoir son propre savoir-faire.
Selon nos informations, l’opérateur de loteries français envisage en effet ce dossier plutôt en partenariat avec un investisseur financier. Il chercherait par là même à valoriser son apport en partie par un apport en industrie, en d’autres termes par ses capacités techniques à organiser des jeux de loteries. Une façon aussi de faire taire ceux qui, en France, pourraient s’interroger sur le fait de voir une entreprise publique investir plusieurs centaines de millions d’euros – Camelot serait valorisé près de 490 millions d’euros, disposant d’une licence de neuf ans pour la loterie britannique, avec une option pour cinq ans supplémentaires.
Pour autant, rien n’est joué. Car il y a fort à parier qu’outre-Manche, la candidature d’un monopole public au rachat d’une société privée, aujourd’hui détenue par cinq actionnaires ne suscite quelques réticences. De ce côté-ci de la Manche, d’ailleurs, une attention particulière sera portée aux conditions auxquelles sera soumis le repreneur par la National Lottery Commission, l’autorité de régulation du secteur.
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