Le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent sont deux crimes économiques qui préoccupent de nombreux États et organisations. En plus de gagner du terrain, il n’est pas facile d’en venir à bout, car ils se manifestent la plupart du temps de façon subtile. Le Danemark s’est joint il y a quelque temps de cela à la communauté des pays et organisations qui font front contre ces infractions, après avoir été critiqués pour son apparente indolence. Il a mis sur pied une stratégie nationale qui dépeint les principaux axes par lesquels il entend faire obstacle au blanchiment d’argent et au financement des activités terroristes.
Deux crimes économiques qui requièrent une combinaison d’efforts pour être combattus
Spillemyndigheden, l’autorité danoise des jeux de hasard a annoncé dans un communiqué de presse avoir été parmi les institutions qui ont collaboré à la mise en place de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’autorité, tout comme l’ensemble de l’industrie du jeu, a activement contribué à cette nouvelle stratégie nationale récemment annoncée par le ministère de la Justice. Celle-ci a été établie pour s’étendre jusqu’en 2025 et l’autorité a précisé qu’elle vient en renfort aux multiples autres initiatives mises en place depuis quelques années dans le pays.
Au début du mois, le ministère de la Justice a révélé sa collaboration avec deux autres ministères, des organisations de l’industrie et des acteurs privés. Cette collaboration a débouché sur l’établissement de cette stratégie dédiée à la prévention du blanchiment d’argent et à la lutte contre le financement du terrorisme. La collaboration a par ailleurs eu comme résultat la formulation de 21 objectifs stratégiques mis en place pour la même période. S’exprimant sur la nouvelle stratégie nationale, le ministre de la Justice Mattias Tesfaye a prévenu que le blanchiment d’argent est à l’origine de nombreux crimes et favorise l’évasion fiscale, en déguisant notamment des profits illégaux. Selon lui, c’est un fléau qui va au-delà des frontières nationales, et qui outrepasse les compétences d’une seule autorité, d’où la nécessité d’une coordination entre les institutions et une coopération avec les acteurs privés.
Le ministre Tesfaye a également rappelé ce qui a déjà été accompli par les autorités, à l’instar de la création d’une unité de police chargée de s’occuper de ce type de crimes et de coordonner les efforts avec les acteurs privés. Il a néanmoins précisé que beaucoup reste à faire. De son point de vue, cette nouvelle stratégie est une initiative réelle et importante qui sera utilisée dans une bataille commune et focalisée contre le crime organisé et les individus qui en tirent les ficelles.
Après une période de tolérance, le régulateur danois est passé à la phase répressive
La stratégie s’appuie sur cinq axes principaux qui requièrent des efforts afin de prévenir le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ils incluent une coopération étroite entre les autorités, une surveillance cohérente, ciblée et basée sur les risques, l’implémentation de nouvelles solutions technologiques et digitales, le renforcement de la coopération internationale et l’intensification de la lutte contre le crime organisé et complexe.
L’organe de surveillance des jeux de hasard du Danemark, qui a été relativement souple avec les titulaires ayant violé les dispositions de son guide relatif au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme de janvier 2020, est passé à la vitesse supérieure. Il leur a en effet adressé des mises en garde fermes et dans certains cas, a même traduit un opérateur agréé devant la police. Il est certain que cette nouvelle stratégie nationale deviendra une partie intégrante de sa réglementation et de sa mission de surveillance. Les efforts du Danemark dans le sens de prévenir le blanchiment d’argent et faire obstacle au financement du terrorisme datent de 2018. À cette époque, le pays avait présenté sa première stratégie nationale, en réponse aux critiques véhémentes que lui avait adressés la Financial Action Task Force (FATF).
L’organe de surveillance financière avait réprimandé le pays en 2017, lui reprochant de ne pas disposer d’une stratégie de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en place. En réponse, le Danemark avait mis en place sa stratégie nationale de 2018-2021 et est devenu un participant actif des foras internationaux dédiés à ces problèmes. À date, le pays scandinave a donné suite à 38 des 40 recommandations faites par la FATF.
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