Les questions éthiques que soulèvent les courses de lévriers seraient-elles en train de contraindre le gouvernement écossais à l’interdire ? Le parlement envisage de discuter de ce sujet.
Plus de 130 000 signataires en faveur de l’interdiction
L’Écosse est en voie de devenir le premier pays constitutif du Royaume-Uni à interdire la course des lévriers. Un tel geste sonnerait le glas d’une tradition qui pourtant a eu un large public à distraire. Dans le même temps, ce serait un signe d’encouragement en faveur de la défense des droits des animaux comme le fait savoir The Times of London.
À ce jour, le Royaume-Uni compte vingt-cinq pistes de course. Même si la majorité de ces pistes se trouve en Angleterre, il va sans dire que l’interdiction des courses de lévriers en Écosse provoquera une réaction en chaîne. Il n’est pas impossible, si cette mesure est appliquée, que les défenseurs du droit des animaux ailleurs prennent le taureau par les cornes pour exiger à leur tour la prohibition dans d’autres nations.
Autant que les courses hippiques, les courses de lévriers soulèvent de nombreux problèmes éthiques. Des voix s’élèvent de plus en plus pour dire que ces animaux méritent davantage de protection. C’est en s’appuyant sur leur sensibilité personnelle et sur la Déclaration universelle des droits de l’animal que certains considèrent ces courses comme de l’exploitation animale. Si des militants de l’interdiction de la course des lévriers en particulier se trouvent partout au Royaume-Uni, l’Écosse sera la première nation à interdire ce sport canin. Du moins, si les voix de ces 130 000 personnes à signer la pétition en faveur de la proscription sont entendues.
Un débat qui s’annonce houleux au parlement écossais
Au-delà de la forte mobilisation des signataires de cette pétition, le parlement qui devra examiner le sujet aura à s’appuyer sur les informations émanant du Greyhound Board. L’organisme de régulation des courses de lévriers sous licence en Grande-Bretagne note que de 2017 à 2020, il y a eu 3 000 décès et plus de 18 000 cas de blessures dans ce sport.
De son côté, Gill Docherty qui dirige l’association Sage fait savoir qu’il existe de nombreux cas de maltraitance dans l’industrie du sport canin. Elle enfonce le clou en jugeant déplorable, les conditions de vie de ces animaux. Pour elle et l’organisation dont elle occupe la présidence, il n’y a pas d’autres solutions que de mettre définitivement fin à la course des lévriers.
L’Australie va rejoindre d’autres pays dans la course de l’interdiction de ce sport si le parlement prend cette décision. En France, le gouvernement a, en 2020, abrogé l’agrément délivré à la Société française de courses de lévriers (SFLC) pour des raisons économiques. Le gouvernement ne percevait pas assez de taxes. En Australie, c’est l’utilisation des leurres vivants qui a obligé les autorités à envisager la fin des courses. Mais, c’est dans l’État de Wentworth Park que cette décision a été mise en application en juillet 2017. Aux États-Unis, la Floride, l’Arkansas et l’Iowa sont les États à avoir mis fin à la course des lévriers. Pour les deux derniers États cependant, les chiens de course pourront se remettre en piste dès le 1er janvier 2023.
Le débat s’annonce houleux en Australie. Des sons dissonants se font déjà entendre sur la question. Si Gill Docherty continue de soutenir l’interdiction de la course de lévriers parce que, ajoute-t-elle, ceux-ci sont drogués à la cocaïne, il y a ceux qui pensent que l’industrie devrait continuer son bonhomme de chemin. Parmi eux, Paul Brignal. C’est lui qui possède l’hippodrome de Thornton. S’expliquant dans le Times, il a relativisé les cas de décès ou de blessures dans ce sport pour solliciter son maintien. S’il a eu, comme il l’a rappelé, 2 blessés graves et un décès en 2020, ce n’est pas, dit-il, une raison pour mettre un terme à cette activité. Comme dans tous les sports, a-t-il conclu, les incidents peuvent survenir lors des courses de lévriers. Les 129 membres de Holyrood, seront-ils d’avis avec lui ou pencheront-ils en faveur des défenseurs de la cause animale ?
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