Les casinotiers qui investissent au Sri Lanka s’inquiètent sérieusement de l’avenir de leurs projets en cours. La victoire de Maithripala Sirisena lors des élections présidentielles s’annonce périlleuse pour le groupe Crown Resorts et le groupe John Keells Holdings. Durant sa campagne, le nouveau président du pays a souligné sa détermination à arrêter la construction de complexes de jeu au Sri Lanka. Les investisseurs redoutent donc que le nouveau gouvernement en place retire leur licence obtenue sous la gouvernance de Mahinda Rajapaksa, le président précédent.
Bien que le nouveau président Maithripala Sirisena ait fait la promesse durant sa campagne de mettre fin aux projets de construction de casinos au Sri Lanka, aucune annonce officielle n’a encore été faite jusqu’à présent. Cependant, les casinotiers qui investissent dans le pays savent qu’une initiative sera prise dans ce sens. L’annulation ou le retrait des licences délivrées par le gouvernement précédent est l’une des actions les plus probables et redoutée par les professionnels du secteur des jeux de hasard. Les deux projets en ligne de mire du gouvernement actuelle sont le complexe de jeu de James Packer et le casino du groupe John Keells Holdings.
En collaboration avec Rank Entertainment, une firme locale, le groupe Crown Resorts dirigé par James Packer a investi 400 millions de dollars. Le projet consiste en la construction d’un complexe au bord du lac de Colombo. Cet investissement bénéficie, qui plus est, d’un dispositif de défiscalisation mis en place par le gouvernement précédent. Ce plan fiscal des plus avantageux prévoit des allègements d’une valeur d’un milliard de dollars sur 10 ans. Le groupe John Keells Holdings a, quant à lui, mis 850 millions de dollars dans son projet « Water Front ».
Un secteur qui ne fait pas l’unanimité
Les projets dans le secteur des jeux de hasard doivent constamment faire face à la réticence, à la protestation et à l’opposition des dirigeants bouddhistes. Ces derniers estiment en effet que les complexes de jeu portent atteinte à la culture, aux principes et au fondement de la religion. Malgré ce désaccord majeur, les jeux de casino ont tout de même été approuvés au Sri Lanka en 1980 et de nombreux complexes de jeu ont vu le jour. L’ancien président Mahinda Rajapaksa a d’ailleurs initié une mesure en 2010 autorisant la construction de zones de jeux spécialisées pour développer et promouvoir le secteur touristique.
Au vu des promesses de campagne du pouvoir en place, le président Maithripala Sirisena n’a pas l’intention d’adopter la même mesure que son prédécesseur. Pour satisfaire les attentes et les demandes d’un grand nombre de groupes bouddhistes, il a démontré sa ferme intention de stopper les projets de James Packer et du groupe John Keells Holdings. Ces deux projets ont d’ailleurs subi la foudre des dirigeants bouddhistes quand ils ont été validés en 2013. Le secteur des jeux connaitra donc très prochainement un changement radical qui aura un impact direct et négatif sur la prospérité du marché des casinos.
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