Afin de réduire les méfaits des jeux d’argent en ligne sur la population australienne, le parlement local a proposé à l’issue d’une enquête diligentée par ses soins d’interdire toute forme de publicité en rapport avec cette activité. Cette mesure est contenue dans un rapport contenant une trentaine de recommandations et bénéficie du soutien de quelques personnes influentes du gotha politique d’Australie ; l’instauration d’un organe de régulation national semble, selon l’avis de plusieurs, être l’alternative la plus à même de porter des fruits.
Le parlement australien voit d’un mauvais œil la promotion des jeux d’argent en ligne
Les publicités en rapport avec les jeux d’argent en ligne devraient bientôt être interdites en Australie sur tous les supports et à tout moment dans un délai de trois ans. Cette mesure vise à lutter contre la manipulation d’un public impressionnable et vulnérable, à en croire une enquête initiée par le parlement australien. Après des mois de débat relativement aux publicités sur les paris, le Premier ministre Anthony Albanese a qualifié cette activité d’ennuyeuse tandis que Peter Dutton, le chef de l’opposition a appelé à une interdiction pure et simple des publicités qui font l’apologie des jeux d’argent en ligne.
Les conclusions de l’enquête parlementaire ont été publiées il y a peu de temps dans un rapport intitulé ‘you win some, you lose more’ ; ce rapport fait ressortir 31 recommandations visant à réduire les dommages causés au public australien. Alors que plusieurs recommandations se concentrent sur divers programmes liés à la santé et les méthodes de collecte de données destinées à améliorer les mesures de réduction des méfaits à l’avenir, la mise sur pied d’un organisme de réglementation national se présente comme l’alternative la plus efficace pour l’industrie locale du jeu.
Peta Murphy, députée et présidente de l’enquête a déclaré que des recommandations ont été faites selon lesquelles un seul ministre du gouvernement australien devrait être responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une stratégie nationale globale sur la réduction des méfaits du jeu en ligne. Celle-ci serait soutenue par une réglementation nationale, un médiateur du jeu en ligne, une taxe de réduction des méfaits sur les fournisseurs de services de paris en ligne ainsi que par une campagne d’éducation publique. Elle a également fait savoir qu’en vertu de la réglementation nationale, le gouvernement australien serait responsable de toutes les réglementations et licences concernant les jeux d’argent en ligne, en dépit du fait que les territoires et états conservent la capacité de prélever des taxes à la consommation sur cette activité.
Le comité en charge de l’enquête a recommandé un renforcement de la protection des consommateurs pour les jeux d’argent en ligne, y compris l’obligation pour les FSSF de procéder à la vérification de l’identité de leurs clients avant d’accepter tout pari de leur part ; sera également en vigueur l’interdiction des incitations ainsi qu’une obligation de diligence imposée par la loi aux FSSF.
Des propositions en plusieurs étapes destinées à protéger les couches sensibles
La proposition d’interdiction de toute forme de publicité serait en rapport avec les jeux d’argent en ligne serait introduite en quatre phases sur trois années, selon le rapport. La première phase inclurait une interdiction de toutes formes d’incitation au jeu en ligne, de même que la publicité incitative, la publicité sur les réseaux sociaux et plateformes en ligne, et aussi la publicité à la radio commerciale entre les heures de sortie et de ramassage dans les établissements scolaires.
La seconde phase interdirait toute publicité et tout commentaire sur les cotes une heure avant et après toute diffusion sportive ; c’est aussi valable pour la publicité dans les stades et les logos sur les uniformes des joueurs. La troisième phase de cette proposition fait intervenir une interdiction de toute publicité diffusée entre 6 heures et 22 heures. La phase 4 enfin implique une interdiction générale de toute publicité de parrainage de jeux d’argent en ligne. Des exemptions sont en outre prévues, incluant la publicité relative aux jeux d’argent sur les chaînes et la programmation dédiées aux courses.
Selon la députée Murphy, les entreprises de jeux en ligne font beaucoup de publicité en Australie dans la mesure où cela fonctionne bien ; le jeu en ligne a, selon son analyse, été délibérément et stratégiquement commercialisé en parallèle au sport, ce qui a conduit à sa normalisation en tant qu’activité amusante, inoffensive et sociable. La publicité sur les jeux d’argent encouragerait les jeunes et les enfants à jouer, avec pour conséquence le développement des comportements à risque, déplore la députée.
De nombreuses défaillances qui rendent nécessaire la désignation d’un régulateur national
La perspective d’un régulateur national et d’une interdiction de la publicité sur les jeux d’argent en ligne a reçu le soutien d’Adam Rytenskild, directeur général et PDG du géant des paris en Australie, Tabcorp. Lors de la conférence ‘Regulating the Game’ à Sydney, il a donné son avis sur la réglementation ‘Patchwork Quilt’ actuellement en vigueur. De son point de vue, cette dernière est inefficace, d’où la nécessité d’un régulateur comme moyen de mieux contrôler les bookmakers des entreprises comme Ladbrokes et Spotsbet.
Rytenskild a déclaré que les régulateurs abattent un excellent travail, mais sont limités par l’inexistence d’un cadre national cohérent et doté de ressources suffisantes ; le système ‘Patchwork Quilt’ a permis aux bookmakers en ligne étrangers d’obtenir une licence dans le Territoire du Nord, ce qui aurait contribué à la prolifération de la publicité sur les jeux d’argent. Il a conclu en affirmant que les régimes de licences et de réglementations basés sur l’état ont été établis il y a plus de 20 ans et n’ont malheureusement pas suivi le rythme de l’évolution de l’écosystème des paris.
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