Amaya a trouvé le moyen de contourner l’obligation d’émettre de nouvelles actions dans le cadre de l’achat en 2014 de la société qui exploite PokerStars et Full Tilt Poker. Les 197,7 millions de dollars seront payés périodiquement, mais avec des frais de retard de paiement.
L’achat de Rational Group en 2014
Pour rappel, Amaya a acheté en 2014 la société Rational Group, la propriétaire des sites de jeux en ligne PokerStars et Full Tilt Poker. Le prix convenu était de 4,9 milliards de dollars, à payer au comptant. A cette époque, Amaya a négocié pour que le paiement de quelque 400 millions de dollars soit repoussé.
En novembre 2016, Amaya devait encore 200 millions de dollars aux anciens propriétaires de Rational Group.
A titre d’information, Amaya est une société implantée à Pointe-Claire, œuvrant dans le domaine des jeux en ligne. Ses actions en Bourse s’élèvent à environ 2,8 milliards de dollars.
Eviter l’obligation d’émettre de nouvelles actions
Le dernier délai de remboursement du solde du prix d’achat sera pour le 1er février prochain. Les anciens propriétaires ont parfaitement le droit d’obliger Amaya d’émettre de nouvelles actions pour un montant total équivalant aux 197,7 milliards de dollars encore dus.
Pour éviter une telle situation, la société a conclu un accord avec les anciens propriétaires de Rational Group.
Les anciens propriétaires acceptent de ne pas exiger l’émission de nouveaux titres. En revanche, ils réclament qu’Amaya s’acquitte dans les mois à venir l’équivalent de 3 mois d’intérêt de retard de paiement. La société s’engage également à payer petit à petit, périodiquement, le reliquat du prix d’achat : les 197,7 millions de dollars.
Fusion avec William Hill ?
L’idée de s’associer avec le preneur de paris William Hill a effleuré le conseil d’administration d’Amaya durant les derniers mois de 2016. Mais ils y ont renoncé, car le résultat des activités durant l’année 2016 a été satisfaisant. Selon Rafi Ashkanazi, l’actuel dirigeant d’Amaya, la société sera en mesure de rembourser par elle-même, au délai imparti, le reste du prix d’achat de Rational Group.
Kevin Wright, de Canaccord Genuity, a approuvé l’initiative d’Amaya de conclure un accord avec les anciens propriétaires. D’après lui, c’est le plan de remboursement le moins cher pour la société, laquelle profite encore d’une flexibilité sur les paiements. De plus, l’entreprise sera prospère en 2017, notamment dans le domaine des jeux de casino. D’ailleurs, les responsables ont déjà lancé des publicités à l’endroit des joueurs, pour une meilleure promotion des activités de la société.
Privatiser le Rational Group ?
Une autre idée a aussi été envisagée les derniers mois de 2016 : le fondateur et ex-dirigeant d’Amaya avait pensé racheter le Rational Group et de le privatiser. Oui, il s’agit bien de David Baazov, qui a quitté la direction d’Amaya en août 2016.
Ce grand entrepreneur de 36 ans était prêt à débourser 6,7 milliards de dollars pour acquérir le Rational Group. Ce prix tient déjà compte de la dette envers les anciens propriétaires. Mais il a renoncé à cette idée vers la fin de l’année.
Notons que David Baazov est encore poursuivi en justice pour 5 chefs d’accusation. Il s’avère qu’il ait influencé, ou ait essayé d’influencer, le cours des actions d’Amaya. Il aurait également recommandé une information qui favorise sa société.
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