Il ne sera jamais possible d’interdire l’accès aux sites « illégaux », nous ne cessons de le répéter sur ce site. Une preuve de plus…
Depuis que le Poker en ligne a été réglementé au-delà des Alpes, l’Italie est devenue le premier pays européen à décerner des licences aux opérateurs de jeu. La situation des joueurs italiens donc riche d’enseignement pour essayer de comprendre à quoi ressemblera le marché français des jeux d’argent en ligne une fois que la loi en préparation rentrera en application. Si le bilan est globalement triste pour les joueurs des solutions alternatives existent qui leur permettent de contourner la liste noire mise en place par l’Autorité des Jeux italienne. Il suffit de faire un petit tour sur les différents opérateurs pour se rendre compte que les italiens n’ont pas tous abandonné les tables étrangères. Mais comment font-ils deux ans après l’ouverture de son marché ?
Le paysage du poker en ligne italien compte une vingtaine d’acteurs et les joueurs ne se bousculent pas. Sur les tournois en argent réel sur les meilleurs opérateurs on ne compte que 5.000 ou 6.000 joueurs connectés en même temps. Et le trafic se réduit par centaines de personne au milieu de la nuit. Mais le Gouvernement italien semble se rendre compte que la méthode de taxation est trop dissuasive pour les joueurs, et a adopté en juin dernier un nouveau texte de loi, qui projette d’autoriser les cash-games en 2010, auxquels sera appliquée une taxation de l’ordre de 20% sur le Produit Brut des Jeux.
Beaucoup de rooms sont désormais bloquées. On parle de 300 rooms figurant sur la fameuse liste noire italienne. Beaucoup de sites en .com sont inaccessibles depuis l’Italie. En essayant de s’y connecter, on tombe sur une page de l’Autorité des Jeux locale avec ce simple message: ‘page non disponible’. Pour autant, toutes les poker rooms ne figurent pas sur la liste noire. En France, lorsque la loi sur les jeux d’argent en ligne rentrera en application, seul un juge aura le droit de bloquer un site internet ‘illégal’. Ces derniers seront donc bloqués au cas par cas, au rythme des plaintes des casinotiers. Soit plusieurs milliers de procédures…
Mais les italiens ont trouvé un autre moyen pour jouer au poker sur le site de leur choix sans être inquiété. Beaucoup réussissent à contourner le blocage mis en place par les fournisseurs d’accès en se rendant tout simplement anonymes sur Internet. C’est possible en utilisant des proxies, c’est-à-dire des serveurs qui relaient les informations entre votre ordinateur et tous les sites que vous allez visiter. Certains proxies sont dits ‘anonymiseurs’, ce qui signifie que les sites contactés ne peuvent pas connaître l’adresse IP de la machine cliente. Autrement dit, les sites de poker visités ne savent pas qu’ils ont à faire à des joueurs italiens. Il est évidemment possible à un site de poker de refuser les joueurs ‘anonymes’.
Concrètement, des petits programmes existent, comme Your Freedom (payant) ou Tor (gratuit), et qui permettent de se connecter anonymement à des proxies situés dans d’autres pays (mais proches des frontières italiennes pour que la vitesse de connexion n’en soit pas trop affectée). Ils peuvent jouer anonymement sur les opérateurs en ligne en flash mais pas sur celles qui nécessitent de télécharger un programme. D’autres utilitaires, tels Sockscap, règlent le problème. Tous ces softwares, dont les tutoriels pullulent sur le web, sont très faciles d’emploi et paramétrables en quelques clics… Les sites qui ont choisi de rester illégaux ne font pas de difficultés aux joueurs italiens au moment de retirer leurs gains. Pour éviter toute mauvaise surprise, beaucoup choisissent d’utiliser des portefeuilles électroniques et de ne pas utiliser directement leur compte bancaire italien.
Le gouvernement italien n’a pas pris de mesure particulière pour interdire l’usage de ces « portefeuilles électroniques ». Il aurait du mal d’ailleurs: Tant Neteller que Moneybookers possèdent une licence délivrée par la FSA (la Financial Services Authority, le gendarme de la City de Londres) et sont donc parfaitement légaux au regard de la législation de l’Union Européenne.
Qu’en sera-t-il en France ?
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